Le poireau (Allium porrum) est un légume rustique et savoureux. Incontournable au jardin, il trouve sa place dans tous les potagers, grands ou petits. Pour obtenir de beaux fûts bien blancs et gorgés de saveurs, le repiquage est une étape indispensable. Bien conduit, il assure une récolte généreuse et de qualité. Suivez nos conseils pratiques pour devenir un expert du repiquage et profiter de poireaux savoureux tout au long de l’année. Découvrez les bonnes pratiques à adopter pour maximiser vos récoltes et régaler vos papilles.
Pourquoi repiquer les poireaux ?
Le repiquage fortifie considérablement les jeunes plants. Il favorise un développement racinaire plus profond et robuste, garantissant une meilleure résistance aux aléas climatiques. Il permet aussi d’espacer correctement les plants pour une aération optimale du feuillage, réduisant ainsi le risque de maladies. En repiquant, vous encouragez également la formation d’un fût plus épais, plus long et beaucoup plus tendre. Ce geste améliore non seulement la qualité gustative des poireaux mais facilite également leur entretien tout au long de leur croissance.
Quand repiquer les poireaux ?
Le meilleur moment pour repiquer se situe entre juin et juillet, notamment dans les régions au climat tempéré. Dans les zones plus froides, il peut être judicieux d’attendre début juillet pour éviter les dernières fraîches nocturnes. Dans le sud de la France, vous pouvez parfois commencer dès la fin mai. Cela laisse aux plants le temps de bien s’installer avant l’arrivée de l’automne. Les jeunes poireaux doivent avoir le diamètre d’un crayon au moment du repiquage pour une reprise optimale. Veillez à choisir une journée couverte ou légèrement pluvieuse pour limiter le stress hydrique.
Comment préparer les jeunes poireaux pour le repiquage ?
Avant de repiquer, commencez par praliner vos plants, une étape essentielle pour favoriser leur reprise. Coupez les racines à 2 ou 3 cm et rabattez les feuilles de moitié afin d’équilibrer la perte d’eau. Cette taille stimule la reprise et dynamise la croissance. Trempez ensuite les racines dans une boue nutritive (à base de terre, de compost et d’eau). Cela protège les plants contre la sécheresse, leur permet de mieux adhérer au sol et leur fournit un premier apport nutritif.
Préparation du sol
Le poireau aime une terre meuble, riche en matière organique et bien profonde. Il est conseillé de pratiquer une rotation des cultures en évitant de replanter des poireaux ou d’autres Alliacées au même endroit pendant au moins trois ans afin de préserver la fertilité du sol et limiter les risques de maladies. Travaillez votre sol sur 25 à 30 cm de profondeur pour favoriser l’enracinement. Incorporez généreusement du compost bien décomposé ou du fumier ancien. Si votre sol est lourd ou argileux, ajoutez du sable et un peu de terreau pour améliorer la structure et le drainage. Un sol trop compact nuirait au bon développement des fûts.
Le repiquage des poireaux en pratique
Creusez des trous d’environ 15 cm de profondeur avec un plantoir. L’utilisation d’un plantoir à poireaux spécifique, doté d’un embout plus fin et allongé, est idéale pour préserver la structure des jeunes plants et faciliter la mise en place. Espacez chaque plant de 10 à 15 cm sur la ligne et 30 à 40 cm entre les lignes pour leur offrir suffisamment de place. Placez délicatement un jeune poireau dans chaque trou, sans tasser manuellement la terre. Un arrosage copieux après la plantation tassera naturellement le sol autour des racines, assurant une excellente reprise.
Entretien après repiquage des poireaux
Arrosez généreusement juste après la plantation pour bien humidifier le sol en profondeur. Continuez à arroser régulièrement durant les premières semaines, surtout par temps sec. Ensuite, paillez le sol avec des matériaux naturels comme de la paille, des tontes de gazon sèches ou des feuilles mortes. Le paillage conserve l’humidité, freine la pousse des mauvaises herbes et enrichit progressivement le sol. Un binage régulier entre les plants est aussi recommandé pour aérer la terre et renforcer la vigueur des poireaux. Utilisez une petite griffe ou un sarcloir pour gratter légèrement la surface, en évitant de trop pénétrer dans le sol afin de ne pas endommager les racines fragiles.
Favoriser un beau blanchiment
Pour obtenir de longs fûts blancs et tendres, buttez vos poireaux au fil de leur croissance. Le blanchiment améliore non seulement l’aspect esthétique des poireaux mais rend aussi leur chair plus douce, plus sucrée et moins fibreuse, ce qui les rend beaucoup plus agréables à consommer. Le buttage consiste à remonter progressivement de la terre contre les tiges à mesure qu’elles grandissent. Réalisez plusieurs buttages dans la saison, espacés de trois à quatre semaines. Plus vous buttez, plus vos poireaux seront blancs et savoureux.
Maladies et parasites à surveiller
La teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella) et la mouche du poireau (Phytomyza gymnostoma) sont les principaux ravageurs à craindre. Leurs larves creusent des galeries dans les tiges, affaiblissant les plants et provoquant des pourritures secondaires. Protégez vos poireaux dès le repiquage à l’aide de filets anti-insectes finement maillés. Surveillez également l’apparition de la rouille, une maladie cryptogamique favorisée par l’humidité. Retirez et brûlez les feuilles atteintes pour éviter la propagation. Un arrosage au pied, sans mouiller le feuillage, réduit les risques de maladies.
La récolte des poireaux
La récolte peut débuter dès le début de l’automne et se prolonger jusqu’au printemps suivant, selon les variétés choisies. Par exemple, la variété ‘Jaune du Poitou’ est idéale pour une récolte précoce, tandis que ‘Bleu de Solaise’ ou ‘Géant d’Hiver’ conviennent parfaitement pour des récoltes tardives. Utilisez une fourche-bêche pour les déterrer en douceur et préserver leur fût. Les poireaux se conservent ensuite plusieurs semaines en cave fraîche, dans du sable humide, ou directement en terre, protégés sous un paillis épais. Pour éviter les problèmes de pourriture, stockez-les dans un endroit bien ventilé et inspectez-les régulièrement. Évitez les excès d’humidité et retirez immédiatement les sujets abîmés pour préserver l’ensemble de votre récolte.
FAQ sur le repiquage des poireaux
1. Peut-on repiquer des poireaux en pot ? Oui, mais choisissez un pot profond, d’au moins 30 cm, et veillez à bien arroser.
2. Quelle profondeur pour repiquer les poireaux ? Plantez-les à 15 cm de profondeur pour favoriser un enracinement solide et obtenir de beaux fûts.
3. Faut-il couper les racines avant de repiquer ? Oui, couper les racines stimule la reprise et limite les pertes d’eau par transpiration.
4. Quel engrais utiliser pour les poireaux ? Privilégiez un apport de compost mûr ou de fumier de cheval bien décomposé, riche en azote.
5. Comment protéger les poireaux contre la teigne ? Utilisez un filet anti-insectes à mailles fines et installez-le dès le repiquage.
6. Peut-on repiquer en pleine canicule ? Il vaut mieux éviter. Privilégiez un jour couvert ou une fin de journée fraîche, en arrosant abondamment.
7. Combien de temps avant la récolte après repiquage ? Comptez entre 4 à 6 mois, en fonction de la variété, de la qualité du sol et des conditions climatiques.
8. Pourquoi mes poireaux ne grossissent-ils pas ? Un sol trop pauvre, un manque d’arrosage ou une attaque de parasites peuvent freiner leur développement.
9. Peut-on cultiver des poireaux en bio et utiliser des purins naturels ? Oui, tout à fait. Vous pouvez renforcer vos plants avec du purin d’ortie pour stimuler leur croissance et du purin de prêle pour prévenir les maladies fongiques.
Avec ces conseils détaillés, vos poireaux auront tout pour réussir leur saison et embellir votre potager ! N’hésitez pas à partager vos expériences, vos astuces et vos réussites au jardin.